La boxe de mon enfance
L’univers de la boxe m’était inconnu. Je veux dire en dehors de mon écran télé. Jusqu’alors, je ne vivais la boxe qu’à travers les légendes de ce sport, Mohamed Ali, Rocky Marciano, Joe Frazier, George Foreman, Mike Tyson ou bien encore Evander Holyfield. Des poids lourds, mais des rois du ring ! Des retransmissions à la télévision aux photos de légendes, ce sport était pour moi d’une esthétique et d’une chorégraphie incroyable.
Et puis il y a eu le cinéma avec Rocky Balboa, incarné par Sylvester Stallone. Ce film a marqué mon enfance. Si bien que j’ai ajouté à ma filmographie un bon nombre de réalisations : Raging Bull, Million Dollar baby, La Rage au Ventre, When We Were Kings, Hurricane Carter et Ali pour ne citer qu’eux. Autant dire que mes influences sont nombreuses dans ce domaine.


Une rencontre avec la boxe ruthénoise
L’idée d’un reportage sur la boxe est née lors de ma rencontre avec Jérôme Besse, membre de l’Hurricane Boxing Club Rodez. Lorsque j’ai su qu’un gala allait avoir lieu à l’Amphithéâtre, j’ai saisi cette occasion et j’ai exposé le sujet de mon reportage. Les accords sont très vite arrivés et j’en remercie toute l’équipe dirigeante, Dominique Ferrand et Mohamed El Yaakoubi entre autres.
L’Ombre
L’angle de mon reportage sur cet événement de boxe sur Rodez était la préparation des compétiteurs et la concentration avant le combat. Je ne voulais pas d’image des combats, juste les coulisses.
J’ai choisi délibérément de travailler mes clichés en noir et blanc. Aucun flash, mais du bruit, du grain, du mouvement, des ombres… pour que l’on puisse sentir l’effort et les émotions qui traversent l’esprit des boxeurs avant de rentrer dans la lumière du ring.
Avant le gala, je me suis préparé lors d’un entraînement avec l’Hurricane Boxing Club Rodez. Je voulais vivre des sensations avant la grande soirée ! Me mettre en immersion pour comprendre en live ce que je regardais à l’époque devant un écran. C’est ma première rencontre avec le coach, Mohamed El Yaakoubi. Un passionné. Il vit, il respire, il sent, il anticipe, il accompagne la boxe. Bien plus qu’un entrainement, c’est une école de la vie.
J’ai été marqué par la richesse des personnes qui boxent dans ce club, de tout âge, de toute classe. Ce qui les réunit, c’est leur passion pour la boxe autour d’un principe fondateur : le respect de l’autre et le respect des règles.
La Lumière
Si je voulais rester sur l’idée de photographier les boxeurs dans leur intimité d’avant combat, j’ai toutefois été appelé par l’envie de leur rendre la lumière qu’ils méritent tant. De longues minutes, parfois de longues heures avant d’entrer sur le ring. Les combats s’enchaînent, mais il faut attendre son tour.
Ce qui m’a poussé à déclencher quelques photos en pleine lumière, c’est en quelque sorte pour les remercier. Je n’ai pas pu couvrir chaque instant des combats, je n’ai pas pu couvrir tout le monde dans les mêmes conditions ou même durée, mais j’ai saisi des images qui font leur famille, qui font leur sport. Et puis je ne voulais pas prendre le combat en tant que tel. Je ne voulais pas trahir mon intention de départ. C’est pourquoi je reste à l’écart, loin d’eux, et si je me suis approché, c’était pour capter une émotion.
Pour cette mise en lumière, j’ai retenu la couleur. Une couleur certainement influencée par le cinéma des années 70 et 80.
Mettre K.O. les préjugés
Si certains estiment que la boxe n’est pas un sport mais une arène de violence, j’ai un tout autre avis. Ce n’est pas ce qui a construit mon photo-reportage, mais c’est ce qui s’est imposé devant mon objectif. A chaque round, à chaque fin de combat, j’ai vu des femmes et des hommes se montrer du respect. Je dirai presque de l’amour. L’amour de leur discipline à travers des principes communs. Bien sûr qu’il y a des victoires et des défaites. Mais les deux boxeurs sur le ring savent tout ce qu’ils donnent pour y être. Et cela force le respect. Aucune haine, aucun mauvais esprit. C’est exemplaire.
La boxe est certainement la meilleure école pour nos jeunes qui seraient tentés par la violence de rue. Un combat sur un ring c’est atteindre une forme de sagesse qui élève la boxe au rang d’un art noble.
« Les rois ne meurent jamais. »
Le SlideShow
Remerciements
Sabha GADES, Marina DJEKIC, JulienDELRIEU, Timothy AMANS, Hicham BERRMOUN, Kevin ESCANEZ, Sirak HAKOBYAN, Salim BENREJEB, Meryl VEGAS, Guillaume LORENZO, Hadjimurad IBRAGUIMOV, Omar KOBBA, Diombare KAOUROU et Léo VIVALDI.
L’Hurricane Boxing Club Rodez et son Staff, Canal+ Sport, les arbitres et les officiels.
Jérôme BESSE, l’Agence DSI, Dominique FERRAND, Mohamed EL YAAKOUBI et l’ensemble du staff des boxeurs.
Crédits Photos © Franck Tourneret